Pérou
Nous avons franchi la frontière péruvienne sans encombres et en bus Copacabana-Cusco.
Et le choc à l'arrivée! Après 10 jours de tranquillité sur l'Isla del Sol nous voilà arrivés dans la ville sans doute la plus touristique du Pérou. Rues noires de monde. On nous accoste pour nous vendre un peu de tout, nous proposer des circuits touristiques, des massages, ou des balades en bus autour de la ville. Les femmes en vêtements traditionnels nous proposent de prendre la pause pour une photo, moyennant quelques soles évidemment! Ancienne ville coloniale Il y a tout de même de jolies rues, de beaux bâtiments et puis surtout on retrouve Kamel et Tom rencontrés à Sucre et revus à l'Isla del Sol. Pour gagner quelques soles ils vendent du chocolat chaud et du café sur le marché. On aurait bien fait un bout de route avec eux mais vu que leur affaire marche plutôt bien ils décident de rester un peu plus à Cusco. Quant à nous on veut partir de la ville pour se lancer à la conquête du fameux Machu Picchu.
Le Machu Picchu
Pour y aller il faut rejoindre la petite ville d'Aguas Calientes, à presque 200 km de Cusco. Il y a deux solutions, ce qui ont assez d'argent peuvent prendre le train (2h seulement) les autres un bus jusqu'à hydroéléctrica en 7h puis 3h de marche jusqu'à Aguas Calientes. Puis le lendemain pour accéder à la cité s'il reste un peu d'argent on peut prendre un bus jusqu'à l'entrée du site ou bien monter jusqu'en haut à pied en 2h et en grimpant des milliers de marches..puis la même choses pour le retour. On a choisi la solution des pauvres! il se mérite le Machu!
La veille de notre départ on a eu la bonne idée d'acheter un steak sur une étale de marché et de le manger bien bleu comme on l'aime. Dommage pour Nat, ça lui vaudra une bonne tourista avec diarhée, crampes et nausées, idéal pour les 7h de bus puis la marche et la visite du Machu Picchu.
Mais quel site! C'est grandiose. Il s'agit du monument le plus spéctaculaire d'Amérique du sud autant par l'importance des constructions que par l'incroyable splendeur du lieu. Les ruines au milieu des montagnes et de la végétation sont magnifiques! Ils devaient vivre bien pénards ces Incas... D'ailleurs les conquistadores espagnols basés à Cuzco ont ignoré pendant trois siècles l'existence du site, trop éloigné et inaccessible. Il n'a été redécouvert qu'en 1911!
Après tant de temps dans les montagnes on décide de rejoindre la côte pacifique plus au nord. On a choisit Paracas pour sa réserve naturelle et la possibilité d'y camper.
Le village ressemble à une station balnéaire, avec sa plage, son petit port de pêche et ses nombreux bars et restaurants. L'idéal donc pour goûter aux spécialités du pays. Le céviche d'abord, marinade de fruits de mer et de poisson cru, un régal et le pisco sour, cocktail à base de pisco (alcool de raisin) citron vert et blanc d'oeuf, un régal aussi que l'on a tenté souvent de faire nous même mais sans grande réussite...
Après quelques jours dans le village il était temps de découvrir cette réserve naturelle.
On a donc tout prévu, nourriture pour quelques jours, charbon et petits sacs à dos avec l'essentiel de camping. Nous voilà partis en mini bus dans la réserve quand se lève une tempête de sable! Impossible donc de sortir du véhicule sans que le sable ne s'engouffre partout. On est allé voir les plages où l'on aurait pû camper mais la mer très agitée rendait le site dangereux. Nous voilà donc rebroussant chemin, bien déçus et du sable plein les yeux...
On a continué notre route toujours sur la côte mais plus au nord, à Huanchaco près de Trujillo. Et plus on monte moins il y a de touristes et plus les Péruviens sont accueillants. Plus rien à voir donc avec notre première impression à Cusco. Ici les gens sont honnêtes, toujours prêts à rendre service et bien contents de voir des gringos venus de si loin pour leur rendre visite.
Huanchaco est un village en bord de mer, où on n'a toujours pas pû se baigner car même s'il fait bon en journée l'eau n'est seulement qu' à une quinzaine de degrès. On a trouvé un chouette camping où on a enfin pû déballer la tente. On a aussi essayé de vendre nos bijoux sans grand succes...
Pas loin de là se trouve le site archéologique de Chan Chan. La cité s'étend sur 14km et était le règne de la civilisation Chimù jusqu'à la conquête des Incas puis détruites par les conquistadores Espagnols.
On a repris la route, une longue route de 18h de bus, au nord-est aux portes de l'Amazonie. Eh oui la jungle nous avait manqué... Tarapoto, ville bruyante avec ses milliers de moto-taxi. Mais en s'éloignant du centre ville on découvre une auberge bien sympatique au bord d'une rivière. On y fera aussi de belles rencontres, on y vendra pas mal de nos bijoux et on retrouvera Nico et Javier nos amis Argentins pour une belle soirée pisco sour.
La région est surtout connue pour l'Ayahuaska, breuvage hallucinogène à base de lianes consommé traditionnellement par les chamans des tribus indiennes d'Amazonie. Elle est aujourd'hui consommée par de nombreux occidentaux qui viennent plusieurs semaines participer à des stages thérapeutiques et curatifs. En échange de 1500 euros et d'une diète sévère on vous propose donc des vomissements, des hallucinations, et des modifications de la perception. Tentant non? On doit faire partie des rares touristes venus jusque là seulement pour la nature et la beauté du lieu...
Non loin de Tarapoto on a découvert un endroit magique, Wayra Sacha, une petite ferme éco-touristique en pleine jungle où on est allé passé quelques jours. Elle appartient à un couple Suisso-péruvien, Stéphanie et César, biologistes et qui connaissent très bien la faune et la flore locale, surtout les papillons, oiseaux et grenouilles. Ils pratiquent une agriculture biologique sur de petites parcelles défrichées où ils cultivent du cacao du café des fruits, des épices etc. Il y a aussi une belle cabane en bois pour accueillir les touristes. Douche en plein air, toilettes séches, pas d'éléctricité, un pur bonheur...
C'était vraiment une expérience enrichissante. Ils nous ont appris plein de choses sur les moyens de pratiquer la permaculture. Il s'agit d'utiliser au maximum les ressources d'un lieux autant pour l'agricuture que pour les constructions, de façon durable, écologique en utilisant très peu d'énergie. Avec Claire et Colin, un couple Belge volontaire á la ferme on a récolté, séché, toréfié, moulu, broyé et surtout dégusté du cacao du café de la canne à sucre, du curcuma... On a pû observé des colibris, des papillons énormes et de toutes les couleurs dont le morfo, des grenouilles pendant une ballade de nuit, un serpent d'un peu trop prêt qui nous a rendu visite un matin dans notre cabane et un paresseux pas farouche qui est entré dans la grande bâtisse. Tout ça avec les bruits de la forêt et les centaines de moustiques à l'affût de la moindre partie du corps dénudé... ça nous a rappelé des souvenirs.
cabosse de cacao, torrefaction du café et des féves de cacao, curcuma, broyage des cannes pour en faire du sirop
Une nouvelle fois il était temps de refaire les sacs et de reprendre la route.
Retour dans les montagnes avec 8 heures de mini bus sur les routes sinueuses on arrive enfin à Chachapoya. On s´y arrête surtout pour aller voir le site de Kuelap, forteresse pre-Inca à plus de 3000 mètres d'altitude. Beaucoup moins connue et touristique que le Machu elle est pourtant impressionnante, ca vaut vraiment le détour surtout qu'il n'y a qu'une cinquantaine de visites par jour...
Pour se rendre en Equateur il faut soit rejoindre la côte puis remonter par une bonne route, ca rallonge mais c'est plus rapide, soit monter en traversant les Andes et passer par une frontiêre avec trés peu de passage. On a opté par la montagne assurant de beaux paysages et peu de passage. Il nous faudra 2 jours et de nombreux véhicules pour arriver au poste de doine. Et lá on nous annonce que la veille il y avait une fête au village, et qu'á cause des grosses enceintes á fond toute la journée (pour les 20 habitants???) il n'y avait plus d'électricité et donc pas moyen de nous laisser passer la frontiére sans pouvoir nous enregistrer, ce qui se fait par ordi... On attend donc patiemment, on voit arriver quelques touristes tous enchantés par la bonne nouvelle et enfin, au bout de 6h d'attente la délivrance. Et la lumiére fut!